Debout, c’est la rentrée !

Ça y est, c’est la rentrée. On a le plaisir de faire de nouvelles connaissances, de nouvelles têtes. La joie de retrouver des anciennes têtes, la tristesse de ne plus en voir certaines voire d’en retrouver d’autres. Un petit pincement au cœur de fin de vacances, mais après tout, à force d’avoir trop de vacances on s’ennuie un peu (ou pas). Pleins de choses un peu contradictoires et donc profondément humaines, la vie est bien faite tout de même.

Je sais que je suis content à nouveau de trouver plein de choses dans lesquelles m’investir. D’ailleurs, je pense que d’ici quelques semaines, j’aurai subitement l’envie de devenir invisible, complètement surchargé. Que la nature humaine est étrange.

Enfin, c’est la rentrée, j’ai passé de très bons moments, dont un fou rire inextinguible aujourd’hui même avec une histoire d’atomicité et  d’un monsieur qui semblait vouloir entrer dans le métro mais qui n’était pas décidé à appuyer sur le bouton. Ah, le comportement paradoxal des humains.

De très bons moments donc, avec une rentrée associative très (très (très)) occupante, mais nous sommes bien heureux de voir de nouvelles têtes arriver dans notre local, même si j’aime bien endosser le rôle du type carrément méchant et jamais content.

Tout à l’heure, dans notre local, un des étudiants disait qu’il irait ce week end à la fête de l’Humanité¹. Et s’est empressé de dire qu’il s’intéressait pas à la politique mais surtout à la musique ; cependant incapable de dire qui y passait, se justifiant qu’on lui avait offert la place. Une explication pas très convaincante à mes oreilles, et qui soulève un sujet : la politique à l’école.

Pour petit rappel, la fête de l’Humanité est un grand événement annuel se déroulant au parc de la Courneuve, organisé par le journal l’Humanité (journal de gauche rouge). Je ne suis pas là pour exprimer mon opinion politique, je le fais quasiment jamais.  Je ne tiens pas ce site pour juger les opinions politique ou me positionner dessus.

Ce que j’aime bien, c’est lors des débats opposant farouchement deux camps (les anti et les pro, la gauche et la droite, celle d’en haut et celle d’en bas, les rouges et les bleus, les kakis et les alphas, …) de quitter un instant mon corps de bataille et de regarder d’un peu plus loin. Oui j’ai un avis, mais bon, faut pas croire que je vais le donner comme ça.

Car en effet, parler politique c’est toujours délicat. Surtout lorsqu’on considère qu’une relation peut s’établir au-dessus d’opinions politiques, et qu’on souhaite conserver ces relations avec les personnes qu’on apprécie, sans se compromettre avec les préjugés d’autres personnes qui n’auraient pas forcément ce recul. Et puis je dois admettre aussi que moi-même, parfois, je n’ai pas toujours ce recul. Par exemple, lorsqu’un professeur ou un étudiant prend son journal parmi les deux distributeur libre service. Libération ou Figaro : choisis ton camp ! Vous me direz, ce ne sont que des habillages différents des papiers provenant de l’AFP ou de Reuters, mais c’est (encore !) un autre débat.

Alors, j’aime bien garder mes distances et conserver la relation amicale que je peux avoir avec des amis, qui n’ont peut-être pas des opinions politiques similaire aux miennes. Sait-on jamais, même si de nos jours la jeunesse soit pas vraiment politisée voyez-vous. Sauf mon responsable d’année qui distribue des tracts dans le couloir. Bon, en vrai ce sont pas tout à fait des tracts. Ce sont les livrets d’information à destination des étudiants. Ça nous a quand même bien fait rire lorsqu’il m’a répondu qu’il avait l’impression d’être un distributeur de tracts devant une gare au petit matin (en se débattant avec ses livrets et ses cartons), puisque je lui avais demandé quel genre de tracts il distribuait. Oui, la rentrée est vraiment sympa chez nous.

Toujours est-il que je ne crois toujours pas celui qui disait aller à la fête de l’Humanité pour la musique parce qu’on lui avait offert la place. J’ai tout à fait compris sa gêne, et puis bon, les ingénieurs n’ont pas vraiment la réputation d’être fortement à gauche, vu qu’ils sont souvent quand même fortement aisés. Préjugé, quand tu nous tiens.

Comme quoi, il est toujours utile de savoir s’en tirer par une pirouette. Le plus facile c’est de faire croire qu’on est très cultivé ; et de dire qu’on connaît ceci ou cela parce que voyons, tu ne savais pas ça ? Ça fait quand même partie de la culture. Ou bien alors d’avoir un sens aigu de l’humour, parce que franchement, le capitalisme c’est une idée de pecno, vivement la prochaine révolution ouvrière pour qu’ils puissent enfin accrocher les financiers à la lanterne, et abolir définitivement la propriété privée.

Pirouette, cacahuète ; l’art de la vie sociale ne serait-elle que haute voltige ?

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