Ce qu’on croit être nos points forts se révèlent être nos points faibles. Pas en eux-mêmes, mais parce que les capacités qu’on a développé, l’ont été au détriment d’autres. Et il faut parfois rééquilibrer le tout. Mais encore faut-il s’en rendre compte.
Pour cela, il faut s’être déjà penché sur soi-même. Et le faire à nouveau, mais sous un autre angle. Alors, on se rend compte, sous cet autre angle, que ce qu’on a gravi cache un gouffre, un vide qui appelle à être rempli, qui appelle à ce qu’on y saute.
Nous avons différentes facettes. S’introspecter c’est découvrir nos différentes facettes. Et le faire sous l’angle opposé, nous permet de nous voir de l’autre côté, voir ces parties non travaillées de la pierre qui ne demandent qu’à miroiter à la lumière, qu’à s’iriser lorsqu’on regarde le Soleil au travers ; révélant des reflets inespérés et cachés tant qu’on n’a pas exactement le bon angle pour les faire apparaître.
La vie nous déforme, nous forme ; nous formons nos facettes pour faire face au monde, pour refléter la lumière qui nous brûle, pour conduire celle qui nous réchauffe. Sauf que toute transformation d’une facette a un impact plus profond, qu’on ne mesure pas. Nous nous façonnons pour répondre à notre besoin immédiat de vie, de survie ; sans nous rendre compte que cela a un impact profond, sous-jacent, qui aura des effets au long terme.
Cet impact sous-jacent forme comme un courant sous-marin, une lame de fond qui reste en-dessous, et qui, sans qu’on le sache, influe sur les courants de surface ; nous porte intérieurement vers ce vers quoi nous allons, qui définit ce qui nous impacte en profondeur. Cette lame est capable de nous porter, nous transporter, nous noyer, nous emmener vers la berge ou vers le large ; une basse fréquence qui passe au travers de tous les murs, toutes les surfaces, toutes les barrières.
Alors il faut l’apprivoiser ; se ré-apprivoiser une fois de plus. Cela nécessite de se risquer à la plongée en profondeur, et de s’y faire entraîner.
Dans l’espoir un jour de remonter, avec cette connaissance profonde des fonds, qui nous apaise. Une connaissance qui nous permet, plutôt que de tracer une ligne droite à la force des moteurs, de naviguer à la voile, en utilisant les vents qui nous accompagnent pour dessiner notre chemin.